La participation des habitants.es : un vecteur de cohésion sociale

Comment la participation des habitants.es peut-elle contribuer à renforcer le lien social ?

La participation des habitants.es, en permettant aux habitants de s’impliquer dans la vie de leur territoire, contribue à tisser des liens sociaux plus forts et à créer un sentiment d’appartenance commune. Voici comment :

• Rompre l’isolement et favoriser les rencontres: En participant à des projets collectifs, les habitants ont l’occasion de rencontrer leurs voisins, d’échanger avec des personnes partageant des intérêts communs et de créer de nouvelles relations sociales. La démarche participative peut ainsi être un remède à l’isolement, notamment pour les personnes âgées ou les nouveaux arrivants.
• Renforcer le sentiment d’appartenance à une communauté : S’impliquer dans des projets des habitants.es permet aux habitants de se sentir acteurs de leur territoire et de contribuer à son amélioration. Cette implication collective crée un sentiment d’appartenance à une communauté et renforce le lien social entre les habitants.
• Créer une dynamique locale et encourager la solidarité : La participation des habitants.es permet de mobiliser les énergies individuelles autour d’un objectif commun et de créer une dynamique positive sur le territoire. Elle encourage la solidarité entre les habitants, qui apprennent à se connaître, à s’entraider et à agir ensemble pour le bien commun.
• Dépasser les clivages sociaux et générationnels : En réunissant des personnes d’horizons différents autour de projets communs, la participation des habitants.es contribue à décloisonner les groupes sociaux et à créer des ponts entre les générations.

Comment la participation des habitants.es peut-elle permettre de créer des espaces de dialogue et de rencontre ?

La mise en place de dispositifs de participation des habitants.es offre un cadre propice à l’échange et au débat, permettant aux habitants de s’exprimer, de partager leurs points de vue et de construire ensemble des solutions pour leur territoire. Différents types d’espaces de dialogue peuvent être créés :

• Les réunions publiques : Elles constituent un espace de dialogue direct entre les élus et les habitants.es sur des sujets d’intérêt général. Elles permettent aux habitants de s’informer, de poser des questions et de faire part de leurs suggestions.
• Les ateliers participatifs : Ces espaces de travail collaboratif permettent aux habitants.es de débattre de manière plus approfondie de sujets spécifiques, de partager leurs idées et de co-construire des solutions avec les élus et les techniciens.
• Les conseils d’habitants.es et conseils de village : Ces instances de dialogue pérennes réunissent des habitants, des associations et des élus pour débattre des enjeux du territoire et formuler des propositions.
• Les plateformes numériques de participation : Les outils numériques, tels que les plateformes de concertation, les forums de discussion en ligne ou les outils de sondage, permettent d’élargir les espaces de dialogue et de donner la parole à un plus grand nombre d’habitants.es, y compris ceux qui ne peuvent pas se déplacer ou qui ne sont pas à l’aise dans les espaces de dialogue traditionnels.

3. Les initiatives d’habitants.es dans les Alpes : exemples concrets.

Quelques exemples concrets d’initiatives d’habitants.es dans les Alpes (exemples de la note de synthèse issue de l’Université de Propulsion rurale de novembre 2022 accessible ici :

• Idées Demain et Céüse en Transition : Ces collectifs d’habitants.es s’engagent dans la transition écologique et sociale de leur territoire en proposant des actions concrètes et en sensibilisant les habitants aux enjeux du développement durable.
• Chorges en Transition: Ce collectif œuvre également pour une transition écologique et solidaire sur la commune de Chorges, en organisant des événements, des ateliers et des actions de sensibilisation.
• Tiers-lieux et espaces de coworking: Ces nouveaux espaces de vie et de travail collaboratif, souvent portés par des collectifs d’habitants.es, favorisent les rencontres, l’échange d’idées et l’émergence de projets collectifs.
• Gratuiterie de Volonne (04) : La municipalité a mis à disposition un local communal pour soutenir cette initiative des habitants.es qui promeut le réemploi et la solidarité.
• Erasmus Rural InSite : Ce dispositif encourage le volontariat et le service civique en milieu rural, favorisant l’implication des habitants.es dans des projets d’intérêt général.
• Transiscope : Cette plateforme recense les initiatives des habitants.es en faveur de la transition des territoires, permettant de valoriser les actions locales et de créer des liens entre les porteurs de projets.
• Altitudes Coopérantes (Hautes Alpes, 05 ; Ubaye, 04) : Ce collectif vise à mutualiser les outils et les ressources des structures de l’Économie Sociale et Solidaire dans les Hautes-Alpes et l’Ubaye, en s’appuyant sur la participation des habitants.es.

Ces exemples illustrent la diversité et la vitalité des initiatives des habitants.es dans les Alpes, qui contribuent à renforcer le lien social, à créer des espaces de dialogue et à construire des territoires plus solidaires et durables.

RESSOURCES

3 ressources particulièrement intéressantes pour approfondir ce sujet : 

1. Le guide « Smart Village, vers un modèle français au service des territoires ruraux » explore le lien étroit entre la participation des habitants.es et le renforcement du lien social, notamment dans le contexte des territoires ruraux. Il met en avant la démocratie participative comme un moyen de « recueillir les expressions citoyennes » et de créer un « dialogue » sur des « thématiques territoriales » variées. Le guide souligne que cette démarche contribue à « prévenir des déséquilibres territoriaux » et des « tensions », à « impliquer davantage les citoyens dans la vie locale » et à « renforcer le lien social entre habitants, professionnels, techniciens et élus ». En favorisant la collaboration et le sentiment d’appartenance à une communauté, la participation des habitants.es contribue ainsi à la cohésion sociale des territoires. Le guide mentionne également l’importance des « espaces de concertation et de co-construction » comme « éléments essentiels des Smart villages » pour encourager cette participation citoyenne.
2. Le document « La participation citoyenne dans les territoires ruraux » met en lumière des exemples concrets d’initiatives des habitants.es dans les Alpes, illustrant le rôle de la participation dans la dynamisation des territoires et la création de lien social. Il présente des exemples variés, comme des collectifs de transition (Idées de demain, Céüse en Transition, Chorges en Transition), des tiers-lieux, ou encore des initiatives d’associations. Ces exemples témoignent de la diversité des formes que peut prendre la participation des habitants.es et de sa capacité à répondre aux besoins spécifiques des territoires ruraux. Le document souligne également l’importance du soutien des institutions locales pour le développement de ces initiatives, que ce soit sous forme financière, matérielle ou logistique.
3. Le document « Élus et citoyens : comment travailler ensemble ? » offre un témoignage concret sur l’importance du « aller vers » pour favoriser la participation des habitants.es et créer du lien social. Olivier Royer, directeur d’un centre associatif intercommunal dans le Diois, un territoire rural peu peuplé, témoigne de son expérience et de sa volonté de « tisser des liens » et d’ « aller vers » les habitants pour les impliquer dans les projets locaux. Il insiste sur l’importance de « nouer des partenariats avec tout le monde pour toucher toutes les populations », en mentionnant notamment des actions intergénérationnelles entre centres de loisirs et Ehpad, ou encore l’association des retraités. Il souligne également la réactivité des structures associatives, qui peuvent être « plus réactives que des collectivités territoriales », notamment en période de crise, comme l’illustre leur mobilisation pendant le Covid.